Le Paris FC s’apprête à retrouver la Ligue 1 pour la saison 2025-2026, 46 ans après sa dernière apparition. Mais derrière cette montée historique, c’est une tout autre bataille qui se joue en coulisses : celle du soft power, de l’image… et de la géopolitique.
Le Paris en Ligue 1, ce n’est pas anecdotique. Le rachat récent du club par la famille Arnault et Red Bull a mis fin à la participation du Bahreïn. Et cela symbolise un vrai basculement stratégique, selon So Foot.
Alors que le Qatar règne sur le PSG depuis 2011, Bahreïn avait tenté une incursion plus discrète en 2020 en investissant 5 M€ pour 20 % du Paris FC. Mais avec l’arrivée de LVMH et de Red Bull, l’opportunité de faire de ce club un projet sportif ambitieux a pris une nouvelle dimension — poussant le royaume de Bahreïn à céder ses parts.
« Est-ce que vous voyez la famille Arnault devenir un satellite de Red Bull ou le petit frère du PSG ? Certainement pas. » – Pierre Ferracci, président du PFC
Plus qu’une simple vente de parts, ce retrait bahreïni illustre les tensions régionales persistantes dans le Golfe. Al-Khalifa (Bahreïn) vs Al-Thani (Qatar) : deux familles rivales, deux approches du soft power sportif. Si Bahreïn ne pouvait pas rivaliser financièrement (PIB de 43 Mds $ contre 194 pour le Qatar), le Paris FC représentait un levier d’image… aujourd’hui repris par le premier groupe de luxe mondial.
Mais selon plusieurs analystes, Bahreïn n’a jamais réellement eu l’ambition de bâtir un nouveau PSG. Le geste relevait surtout d’une posture diplomatique, avec un enjeu d’image pour contrer les critiques en matière de droits humains, tout en profitant d’un ticket d’entrée dans un projet sérieux.
Soft power 2.0 : sport, business et image
Pour Antoine Arnault, l’objectif est clair : bâtir un projet structuré, à forte identité française et parisienne, loin de l’ombre du PSG. Et pour le président Ferracci, c’est la promesse d’un club ambitieux, bien financé, mais maître de sa trajectoire, loin des intérêts étrangers.
Ce rachat signe aussi une redéfinition du paysage footballistique parisien. Deux clubs, deux projets, deux modèles de pouvoir dans une même ville : le PSG et sa diplomatie qatari, le PFC et la stratégie d’influence économique et d’image made in France.
Paris, plus que jamais, est le cœur battant d’un football devenu outil géopolitique. Et économique.
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