Longtemps resté dans l’ombre du PSG, le Paris FC va enfin découvrir la Ligue 1 plus de cinquante ans après sa création.
Pour Olivier Boudot, historien du club et coauteur de Paris FC – 50 ans de Passion, cette montée marque le retour d’un club « profondément populaire », né dans un contexte unique et porté par une vision ambitieuse dès ses débuts.
Créé en 1969 pour combler le vide footballistique de la capitale, le Paris FC a d’abord tenté une fusion avec le Stade Saint-Germain, qui deviendra ensuite… le PSG. Un divorce houleux en 1972 fera prendre deux trajectoires opposées aux deux clubs. Le Paris FC, bien qu’ancré dans l’Est parisien, peinera à susciter une ferveur durable, notamment à cause du soutien institutionnel massif accordé à son voisin du Parc des Princes.
« Le Paris FC a toujours été ancré dans l’Est parisien, dans les quartiers populaires, avec une histoire faite de luttes, de fusions, d’exils. Il n’a jamais bénéficié des soutiens institutionnels dont a pu profiter le PSG. C’est un club qui a grandi dans l’ombre mais qui porte, depuis ses débuts, une ambition sincère : représenter le peuple parisien et s’inscrire durablement dans le tissu local », lance l’historien dans le Point.
Le déménagement à Jean Bouin = perte d’âme ?
Sous l’impulsion de Pierre Ferracci, à la tête du club depuis 2012, le PFC s’est recentré sur la formation, l’ancrage territorial, et des valeurs sociales fortes. Le club a su évoluer, notamment avec l’intégration du football féminin et la mise en place d’un solide projet éducatif et local.
La montée en Ligue 1 et le déménagement temporaire à Jean-Bouin (faute de solution dans l’Est) marquent un tournant symbolique. « Le déménagement du Paris FC au stade Jean-Bouin, dans le XVIe arrondissement, marque un tournant symbolique. Bien que le club soit historiquement ancré dans l’Est parisien, ce déplacement vers l’ouest lui permet de rester dans Paris intra-muros », souligne l’historien.
Adossé désormais à la famille Arnault, le Paris FC affiche une stabilité financière rare et nourrit de grandes ambitions. Il ne veut plus seulement exister à Paris : il veut redevenir un club de référence. Peut-être même le club populaire de la capitale. « La montée en Ligue 1, l’arrivée d’un actionnariat solide avec la famille Arnault, le déménagement à Jean-Bouin… tout cela ouvre un nouveau chapitre. Le club a désormais les moyens de ses ambitions. Il ne s’agit pas de singer le PSG, mais de s’affirmer comme une alternative crédible, avec un projet formateur, inclusif, et profondément enraciné dans l’histoire parisienne », conclut l’historien.
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